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Au cœur de l’Afrique, un riche américain embauche une troupe de mercenaires et une mystérieuse métisse pour trouver le trésor maudit d’un négrier. Mais l’expédition tourne vite au cauchemar et les aventuriers survivants se retrouvent sur un autre monde éclairé par un soleil rouge, où leur talent de combattants va être mis à contribution afin de sauver les survivants d'une guerre sans merci.

Vite entraîné au départ dans un tourbillon d’aventures exotiques où rebondissements, chasse au trésor, coups fourrés se partagent les pages, le lecteur est ensuite entraîné dans de la pure science-fiction où la technologie est sur le point d’éteindre la race humaine.

 

Critique 1
par Les lectures de l'oncle Paul

 

"Piet Legay offre un sujet de réflexion sur notre monde où l’automatisation à outrance prévaut."

 

"Sous l’impulsion d’un riche Américain, Matt Sanders qui est également ethnologue, une petite troupe de mercenaires traverse la brousse africaine sous une chaleur intense. Placée sous la direction Georg Krause, elle est composée de Klagenek dit l’Ukrainien, de Vandaert le Belge, de Ramon le Cubain et de trois porteurs, Selim, Yacoub et Boubrak. Ont été adjoints à ce petit groupe Malbosco, celui qui doit les amener à leur lieu de destination ainsi que Mirella, l’infirmière qui se dit d’origine capverdienne. Krause et Malbosco se connaissent et surtout ne s’apprécient pas mais ils vont devoir composer ensemble.

Matt Sanders a engagé ce petit monde pour partir à la recherche d’un trésor qui aurait été caché cent-cinquante ans auparavant au pied du Kalabongo, une énorme falaise se dressant comme une montagne infranchissable. Les porteurs rechignent à suivre car selon eux un maléfice plane sur les lieux, pourtant ils arrivent tous à destination sans encombre. Le campement est rapidement établi mais les ennuis commencent.

Ramon se blesse avec son couteau (le maladroit !) et Krause se demande si Mirella est vraiment infirmière de profession car le bandage qu’elle pose sur le bras du blessé n’est pas très professionnel. Vandaert est mortellement blessé par un serpent cracheur, tandis que l’un des porteurs préfère s’éloigner. Mirella offre une autre énigme à Krause : elle parle couramment le swahili, la langue locale, ce qui n’est pas courant pour une infirmière capverdienne. De plus Krause l’aperçoit en compagnie de Malbosco et il lui semble que ces deux là se connaissent depuis déjà un bout de temps et intimement.

Nonobstant, une plongée dans un point d’eau est prévue car selon les écrits d’un griot, l’un des rescapés du carnage dont le négrier soudanais et ses acolytes ont été victimes, le trésor serait au fond du bassin. En compagnie de Malbosco et de Klagenek, Krause s’enfonce dans l’eau muni d’une bouteille de plongée.

Au début leurs découvertes ne sont guère satisfaisantes : des squelettes décomposés, friables. Puis des coffres en bois qui se désagrègent rien qu’en les touchant. Mais ils ne sont pas vides et recèlent des rouleaux de pièces d’or, des statuettes, des pierres précieuses, rubis, émeraudes, saphirs et autres petites bricoles qui contenteraient plus d’un. Sauf Malbosco qui se retrouve la tête éclatée alors qu’il affleure la surface de l’eau. Une pépite tirée par Mirella sans aucun doute, pense Krause.

Alors les deux rescapés cherchent une voie de secours et la découvrent sous la forme d’une galerie qui les emmène dans les flancs de la falaise. S’ils sont hors d’eau, ils ne le sont pas de tous dangers. Ils débouchent dans une caverne où ils sont accueillis comme une poignée de cheveux sur la soupe. Des personnages façon tortue ninja qui s’expriment par télépathie et les conduisent à l’air libre. Mais eux ne le sont pas, libres. Et leur stupeur est grande lorsqu’ils se rendent compte que la température à laquelle ils étaient plus ou moins habitués, une température quasi équatoriale, a fait place à un temps glacial, neigeux. Le ciel est rouge et sous leurs yeux s’étend une ville en ruine. Mercenaries never dies, leur devise, il va falloir la mettre en pratique.

Au départ le lecteur est entraîné dans une histoire d’aventures épiques, exotiques, avec chasse au trésor et énigmes à la clé, jalousies, coups fourrés, haines et amitiés naissantes, bref de l’action. D’ailleurs nous retrouvons le personnage de Georg Krause qui connut plus d’une dizaine d’aventures dans la collection L’Aventurier du Fleuve Noir. Mais bientôt le récit d’aventures bascule vers la science-fiction et l’anticipation, par le biais de mondes parallèles. Mais Piet Legay offre un sujet de réflexion sur notre monde où l’automatisation à outrance prévaut. Des machines de plus en plus sophistiquées, des robots de plus en plus intelligents qui peu à peu n’auront plus besoin de l’homme pour se débrouiller seuls, pour effectuer les tâches multifonctions auxquelles ils sont programmés sans discernement. Quant à l’épilogue, il fallait y penser mais je n’en dis pas plus."

 

Critique II
par Outremonde

 

"Atmosphère glaciale et situations haletantes donnent du relief à ce récit."

 

"Un nouveau Piet Legay est pour moi un évènement important. Je considère en effet que cet auteur réunit un ensemble de qualités que l’on ne trouve qu’auprès des écrivains dits « populaires » qui se font bien rares de nos jours, faute de débouchés. Aussi, et je m’en réjouis, convient-il de saluer le travail fabuleux des Éditions Rivière Blanche pour porter haut les couleurs de cette littérature et permettre à ses meilleurs représentants (Legay, Hérault…) d’être toujours publiés. Bien sûr, tirages et diffusion restent modestes et ne permettent sans doute pas de rémunérer ces auteurs. Néanmoins, saluons leur courage et leur générosité : grâce à eux Rivière Blanche compose au fil des mois un catalogue de qualité pour le plus grand plaisir des amateurs.

Ce nouvel ouvrage de Piet Legay répond donc aux critères du bon roman d’aventure : intrigue solide, suspense, descriptions colorées, personnages consistants et évocations inventives. Vous aurez compris que je suis un inconditionnel même si je m’efforce de rester objectif. « L’énigme du Rorkal » n’est bien sûr pas un chef d’œuvre fracassant, mais il offre au lecteur quelques heures de plongée dans le rêve, d’abord en Afrique puis ailleurs.

En le découvrant, j’ai eu des réminiscences de la BD de E.P Jacobs « Le piège diabolique » avec la peinture de ce monde apocalyptique dans lequel échouent les deux héros de l’histoire. La description de la guerre dans laquelle ils sont précipités face à des systèmes d’armes impitoyables est remarquable. Atmosphère glaciale et situations haletantes donnent du relief à ce récit, qui, mine de rien, parle aussi des sociétés humaines et des formes de perversions qu’elles peuvent prendre.

Enfin, sur cette terre de mort, l’amour, heureusement, sera rédempteur."

 

Critique III
par Maestro

 

"L’énigme du rorkal est un gage de lecture plaisante et divertissante."

 

"Piet Legay est un vétéran du Fleuve noir, qui a parfaitement trouvé sa place au sein de la Rivière blanche. Ce nouveau roman est d’ailleurs fidèle à l’esprit de la défunte collection Anticipation. Construit sans temps morts, il privilégie l’action et les rebondissements, avec juste un zeste de sentiments.

Tout commence par une expédition de mercenaires au cœur de l’Afrique, menée par Krause et financée par un universitaire étatsunien, Matt Sanders. Le but est de retrouver une expédition négrière ayant été exterminée par les autochtones, sans que l’on n’ait jamais pu mettre la main sur son butin. L’atmosphère se révèle assez vite oppressante, inquiétante, jusqu’à ce que Krause et son acolyte Klagenek se retrouvent coincés au fond de la grotte où la dite expédition avait finalement trouvé refuge avant de s’entretuer. Cherchant une issue à ce piège, les deux hommes se retrouvent dans un monde futuriste, dont on suppose qu’il s’agit de l’avenir de notre planète. Dans un champ de ruines, ils vont tenter, en compagnie de quelques rescapés, de survivre et de lutter contre des ennemis dissimulés derrière leurs machines tueuses.

La première partie, située en Afrique, est des plus réussies, aussi bien au niveau du langage des mercenaires que de l’ambiance mise en place ; le traquenard élaboré contre l’expédition peut d’ailleurs être vu comme la revanche des victimes du colonialisme, d’autant que le monde possiblement à venir est le cadre d’une guerre entre le Nord et le Sud… Mais L’énigme du rorkal est surtout l’éloge de l’action, de la résistance, une critique de la résignation face à la mécanisation croissante de nos sociétés, de la dépendance qu’elle génère et de la domination qui s’ensuit d’une élite toute puissante. A noter d’ailleurs que dans ce monde, la répartition du pouvoir entre les sexes est inversée, puisque ce sont les femmes qui dirigent, ayant au passage abandonné toute émotion. Quant au final, il évoque fortement la nouvelle de Ward Moore, « Le vaisseau fantôme ».

Moins frappant qu’Enigma, L’énigme du rorkal est un gage de lecture plaisante et divertissante, qui ne cherche absolument pas à être davantage que cela. Seuls défauts : un titre et une couverture, très belle au demeurant, dont on ne voit pas vraiment le lien avec l’intrigue…"

 

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