Critique I
par Laure Toussaint
"Jusqu'où seriez-vous prêt à aller pour vous débarrasser de quelqu'un qui vous pourrit votre quotidien ?"
"Ce roman semble être une introspection. Seulement il n'est pas que cela. C'est aussi les mésaventures d'un médecin qui pourrait, au premier regard, sembler blasé. C'est vif, parfois incisif. C'est addictif, l'écriture file, vive et limpide avec humour et dérision.
Tout commence par un emménagement dans une ravissante petite banlieue : de jolies maisons, du calme, des espaces arborés et de ravissants jardins avec peu de vis à vis entre les voisins. Un splendide et merveilleux nid douillet pour ce couple sans enfant. Lui est médecin. Pas le gratin de la profession, pas chirurgien à cœur ouvert, pas plus qu'une sommité dans la chirurgie du cerveau, non, rien de tout cela. Mais il soigne, il aime relativement son boulot (les années de pratique ayant un chouia écorché le serment d'Hippocrate) or, sans lui, une quantité non négligeable de pauvres bougres passerait de l'autre côté.
Alors il y a ce train-train, ces patients qui parfois, souvent, sont sujet aux excès. Et il y a cette patiente, obèse, loin d'être fine et cultivée, naïve mais gentille...
Et puis il y a surtout ces voisins ! Ils sont atroces, bruyants, irrespectueux, invivables, intolérants... Chez le médecin le stresse s'installe, les nuits blanche, la nervosité, la fatigue... le désir de mettre un terme aux désobligeances de cet insupportable voisinage. Donc, comme tout homme bien qui se respecte, on échafaude des plans pour les faire taire ces maudits : les réclamations auprès de la police, d'abord, les plaintes pour tapage nocturne, ensuite... En vain ! Et là, arrivé au terme des possibilités civilisées, la porte est grande ouverte, béante, sur des solutions parfois très drôles, et parfois... non, mais radicales !
Jusqu'où seriez-vous prêt à aller pour vous débarrasser de quelqu'un qui vous pourrit votre quotidien ?"
Tout était parfait : mon poste à l’hôpital, une femme au-delà de mes rêves, et toutes ces promesses de bonheur à partager… jusqu’à ce que nous décidions d’acheter cette maison.
Les anciens propriétaires avaient simplement omis de nous parler de nos futurs voisins. Et il suffit de presque rien pour transformer la réalité en cauchemar et le civisme policé en agressivité incontrôlable.
Vingt-deux heures trente, comme chaque soir, c’est l’heure d’appeler le commissariat pour tenter de faire cesser leur tapage… au moins une fois.
Un roman-éclair de Jean-Baptiste Seigneuric, un texte acide et tragi-comique, un régal.