De tout temps et dans toutes les sociétés, il y a eu des hommes qui n’acceptaient pas le monde tel qu’il leur était proposé. Jusqu’à présent, ils hésitaient entre se donner la mort ou devenir des bêtes. La bonne nouvelle : ils ne sont plus obligés de choisir. La mauvaise : ce ne sera pas grâce à eux que nos forêts seront plus sûres à la nuit tombée. Nos ville non plus, d’ailleurs…
Cédric Citharel, l’auteur génial du thriller « On les croise parfois », nous livre le second volume de son cycle « Les morts-vivants ne font pas la queue dans les grands magasins ».
Critique I
par Malka
"A lire si on aime
- les mystérieuses transformations
- un style fluide
A éviter si on cherche
- un texte long
- un ton léger
Les crocs de la forêt, deuxième nouvelle de la série Les morts-vivants ne font pas la queue dans les grands magasins, n’est pas une suite à « On torture bien les animaux », mais une nouvelle dont le thème principal est également la transformation.
On retrouve avec plaisir la plume fluide et agréable de Cédric Citharel et une narration à la première personne toujours aussi maîtrisée.
Cette fois pourtant, ce n’est pas le narrateur qui subit la transformation, mais son ami Sébastien.
Le récit est essentiellement basé sur les pensées du narrateur et expose sa réflexion sur l’évolution de son ami. En effet, il s’agit en fait un flashback des évènements passés: il se remémore leurs rencontres qui marquent les différentes étapes de transformation, et essaie de comprendre ce qui peut être arrivé à son ami. Il évoque les émotions qui l’ont traversées à l’époque et ses regrets actuels (teintés d’un soupçon de culpabilité).
Le narrateur a connu Sébastien lors de son service militaire. Celui-ci apparaissait déjà comme un personnage atypique, plus proche de la nature que des coutumes d’une société qui privilégie l’amusement aux ballades en forêt. Quand il le retrouve après son service militaire, celui-ci a quitté l’armée et s’installe dans la forêt pour vivre en marge d’une société où il ne semble pas trouver sa place. Ce retour aux source au sein de la nature le change: s’il retrouve ses instinct primaires, perd peu à peu tout contact avec la société.
Face à ce comportement le narrateur exprime d’abord son envie quand il découvre le nouveau mode de vie naturelle et libérée de son ami, pourtant la peur s’installe peu à peu.
La mise en place de la transformation et en parallèle les émotions et réactions du narrateur sont bien mis en place, mais distillent plus de mystère que d’informations. Même si on ne trouve aucune explication à ce soudain changement, la magie opère et on reste scotché du début à la fin de la nouvelle.
En conclusion: j’ai vraiment beaucoup aimé cette nouvelle (je l’ai même préféré à On torture bien les animaux). Le style de Cédric Citharel et ces deux nouvelles donnent vraiment l’envie de découvrir d’autres livres de l’auteur."