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Critique I
par Sylvain Johnson

 

"La prochaine fois que vous croiserez une jolie femme, demandez-vous quelles atrocités vous lui inspirez… quelle mort elle imagine et quelle torture lui donne ce sourire que vous croyez vous être destiné !"

 

"Avant d’amorcer la lecture des textes de Gaëlle Dupille, il faut un peu mieux comprendre qui est cette auteure fantastique. Membre des Fossoyeurs de Rêves (une bande d’écrivains détraqués et sérieusement malades qui ne devraient pas être en liberté), elle est aussi éditrice, correctrice, traductrice, voyageuse et la liste est presque sans fin.

Ceux qui la croisent ou voient sa photographie peuvent s’imaginer que parce qu’elle est jolie, elle aime les fleurs, les poupées, les licornes multicolores et qu’elle est douce et gentille, pure et innocente.

Peut-être bien, mais lorsque vous la croisez ou que vous discutez avec elle, il y a un endroit dans son esprit tordu où elle se demande quelle mort atroce pourrait vous convenir. Un endroit où elle analyse les différentes tragédies qui pourraient survenir dans votre quotidien. Elle ouvre sa conscience à la nature humaine, à la perversion et l’horreur qui gît en chacun de nous.

Et c’est cette capacité à creuser l’esprit humain pour nourrir l’imagination d’immondices innommables qui fait de Gaëlle une bonne écrivaine. Ses idées sont comme des moustiques qui vous tournent autour… ils dérangent, mais vous n’arrivez plus à les éloigner, les chasser.

Le recueil « La Main du Daible… » est son nouveau projet. Trois histoires assez différentes les unes les autres, mais avec un point en commun : l’intrusion du fantastique dans la vie des personnages. Il ne faut pas sous-estimer la volonté de l’auteur de vous surprendre, de vous convier à des situations mystérieuses et parfois troublantes.

Pour la nouvelle littéraire au titre « La Main du Diable », nous retrouvons une ambiance digne de l’époque tumultueuse de la petite communauté américaine de Salem, où de malheureuses jeunes femmes se sont retrouvées brûlées vivantes sur la place publique. Un texte assez sombre qui traite de la faiblesse humaine, de son désir constant d’acquérir des pouvoirs qu’il ne peut contrôler. C’est une descente aux enfers, le voyage d’un homme dans les méandres de la folie. Ce récit en est un purement fantastique, bien écrit et dont l’ambiance morbide souligne la tragédie humaine dans toute sa splendeur.

La deuxième histoire s’intitule « La poupée ». Avec les enfants, les poupées sont probablement les êtres les plus détestables, effrayants et méprisables que le cinéma et la littérature nous ont donnés. Qui n’a jamais senti le regard vitreux d’une de ces cochonneries bouger lors d’un déplacement, qui n’a jamais entendu un murmure, détecté un mouvement imprécis? Dans la poupée, c’est un suspense surnaturel qui vous attend, écrit avec un rythme endiablé et une détermination sans fin. L’auteur veut vous troubler et elle réussit son pari. Comme toujours, Gaëlle ne fait pas que nous présenter un phénomène, elle nous l’explique et va à la source. Une histoire à lire au cœur de la nuit, dans le lit et avec la lampe éteinte (Luminosité de l’écran de la tablette au minimum).

La troisième histoire est ma préférée. « L’homme en noir ». L’intrigue qui nous attend dans ce récit des plus mystérieux saura vous surprendre. Une femme en proie à un mal étrange, des symptômes inexpliqués et qu’elle seule peut ressentir. Elle rencontre un autre homme comme elle et ensemble ils chercheront à percer le mystère de leur état. Est-ce des hallucinations collectives? Un rêve? Une expérience scientifique dont ils sont les sujets? Non, ce serait trop facile et il ne faut pas chercher à prévoir le dénouement, il faut lire. Avec des thèmes obscurs, des images vives et des personnages en détresses, c’est une nouvelle qui ferait un très bon film. La fin est délicieuse à souhait.

Deux précieux conseils :

  • Procurez-vous le recueil « La Main du Diable et autres contes macabres ».

  • La prochaine fois que vous croiserez une jolie femme, demandez-vous quelles atrocités vous lui inspirez… quelle mort elle imagine et quelle torture lui donne ce sourire que vous croyez vous être destiné !"

Ma note : 8/10

 

 

Critique II
par Zordar

 

"C'est un tourbillon de sentiments qui nous assaille à la lecture de ce texte."

 

"Trois histoires pour les amateurs de frissons et de cheveux dressés sur la tête. Trois ambiances très différentes avec un résultat identique : le lecteur n'en mène pas large.

La première nouvelle, qui donne son nom au recueil, nous plonge outre-atlantique à l'époque de la chasse aux sorcières. Un homme, par désespoir va accepter de pactiser avec le diable afin de se venger d'une infamie. Le résultat sera assez différent de ce qu'il espérait. Gaëlle Dupille nous fait vivre avec un réalisme puissant les affres de ce pauvre Adrian à l'aide de scènes glauques à souhait. Une entrée en matière réussie.

La Poupée aborde un thème classique dans la littérature de l'horreur : la poupée maléfique. Au début on se dit : « encore ?» Mais ensuite on se fait happer par le style limpide de l'auteure et les personnages profonds et humains qu'elle fait vivre. On oublie les autres versions déjà lues et on serre les fesses dès que la poupée apparaît. Jouissif.

L'homme en noir est « the cherry on top » comme disent les anglo-saxons. Un homme et une femme, amnésiques se retrouvent à l’hôpital avec un mystérieux homme ne noir à leur trousse. C'est un tourbillon de sentiments qui nous assaille à la lecture de ce texte ; comme les deux personnages, on ne sait plus ou est le réel du rêve. C'est subtil, magistralement composé et du genre à vous faire cauchemarder !

Gaëlle Dupille est auteure de nouvelles et novellas d’horreur, de fantastique et de science-fiction.
Elle est l'une des 7 membres du collectif d'auteurs franco-québécois Les Fossoyeurs de Rêves.
Elle est à l'origine du projet L'invasion des grenouilles, destiné à promouvoir les romanciers et nouvellistes de SFFFH francophones en France, où leurs ouvrages sont injustement sous-estimés.

Quelqu'un de bien non ?"

 

La main du diable et autres contes macabres se veut un hommage aux films et romans d’horreur qui ont bercé l’adolescence de l’auteur.

Vous avez adoré sa Première Colonie, dans un tout autre genre, vous serez séduits par ces trois longs textes de Gaëlle Dupille.

Dans La Main du diable, un médecin britannique se voit proposer un étrange pacte avec Satan après le décès de son épouse.

Avec La Poupée, une paisible famille québécoise va voir sa vie basculer dans la terreur après la découverte d'une mystérieuse poupée.

 Dans L'Homme en noir, Anne et Daniel font connaissance dans un hôpital de Montréal après avoir été tous deux attaqués chez eux par un étrange homme vêtu de noir.

 

Critique III
par Atef Attia

 

"La main du Diable et autres contes macabres se révèle être un solide recueil horrifique."

 

"La main du diable... est une recueil de trois novellas, comme autant de déclinaisons du cauchemar éveillé auquel vous convie l'auteur, Gaëlle Dupille. Ceux qui ont déjà eu le privilège de lire d'autres textes de l'auteur retrouveront avec plaisir son style sobre et direct et son talent pour goupiller des histoires prenantes et terrifiantes de bout en bout. Les autres pourront embarquer à bord sans hésitation, avec l'assurance de passer un agréable moment de lecture, mais, cela va sans dire, ce sera à leurs risques et périls. 
 

Les hostilités sont lancées d'emblée avec la nouvelle-titre, un conte fantastique en guise de bienvenue, mais aussi de mise en garde: ici,  rien n'est ce qu'il parait, les meilleures intentions peuvent être tout aussi fatales qu'une préméditation macabre, le héros de la nouvelle en fera vite les frais, le temps pour l'auteur de nous happer dans une spirale vertigineuse d'horreur et de damnation. Vient alors la pièce de résistance, la Poupée,  dans laquelle l'auteur déploie tout son savoir faire pour tisser une histoire originale sur un pitch qui ne l'est pas: ''la poupée diabolique'' qui fait des siennes. L'exercice est périlleux et l'histoire abordée des centaines de fois (La Saga Chucky pour n'en citer qu'elle, l'épisode X-Files du même titre, écrit par Stephen King lui-même...), pourtant Gaëlle Dupille réussit un doublé non seulement en arrivant à nous tenir en haleine du début à la fin de son récit -ponctué de scènes d'horreur anthologiques- mais surtout à nous attacher totalement à son héroïne, si bien que son calvaire nous est tout aussi insupportable. Si cette nouvelle est une totale réussite c'est aussi parce qu'au delà de son postulat fantastique, l'auteur nous parle de peurs bien réelles et traite de thèmes universels tels que la maternité, la peur de perdre un enfant, les nouveaux départs difficiles...  Pas le temps de souffler que l'auteur nous assène l'homme en noir, dernière novella qui vient clôturer le recueil en beauté et foutre littéralement le feu à votre imagination. Texte paranoïaque par excellence, il nous embarque dans les dédales d'un labyrinthe aussi sombre que mystérieux, où les personnages principaux luttent aussi bien pour échapper à cet homme en noir qui semble les traquer sans merci que pour retrouver leur mémoire et comprendre pourquoi et comment ils en sont arrivés là. Véritable épreuve pour les nerfs, ce texte vous fera souvent lever les yeux du livre et jeter un regard anxieux derrière votre épaule. 

Ainsi, La main du Diable et autres contes macabres se révèle être un solide recueil horrifique ''Old School'' dans lequel tout le talent de son auteur est mis en avant. Le livre se lit avec le même plaisir que celui d'écouter des histoires horrifiques de notre enfance, racontées  au coin du feu par un ami à l'imagination débordante. Une belle réussite."

Critique IV
par Du bruit dans les oreilles

 

"J’ai passé un très bon moment de lecture grâce à La main du Diable et autres contes macabres."

 

"Tout dans La main du Diable et Autres contes macabres évoque en moi la nostalgie. Celle de l’âge d’or de l’horreur, à mille lieues des vampires aux torses imberbes qu’on nous sert sous toutes les formes aujourd’hui (livres, films, séries TV, tasses à café et string pour ado prépubère).
Je vous parle d’un temps où je regardais les Contes de la crypte sur M6, où je me délectais des couvertures « pulp » de la série Gore de Fleuve Noir et des incroyables nouvelles de Clive Barker dans ses Livres de sang. Le cinéma n’était pas encore atteint par la folie 3D (un fléau selon moi) et les effets spéciaux étaient à base de sang de cochon et non de synthèse aseptisé.
J’ai lu le recueil de Gaëlle Dupille avec l’état d’esprit que j’avais à l’époque. Celui d’un gamin plein d’imagination qui se régale de toutes ces histoires horrifiques. Et vous savez quoi ? Ça fait vraiment du bien !
La main du Diable et autres contes macabres est, je le pense, un hommage à cette période précitée. Il y a énormément de références et les situations rappellent souvent tel ou tel film de genre.
La première des trois nouvelles, La main du Diable, met en scène Adrian, qui passe un pacte avec le Diable pour assouvir ses désirs de vengeance.
La seconde, La poupée, lorgne furieusement du côté de chez Chucky ou Doll. L’histoire du jouet démoniaque est un classique, mais l’auteure nous fait oublier ce manque d’originalité grâce à sa plume fort agréable.
Et enfin, L’homme en noir, troisième et dernier texte où Daniel et Annie se retrouvent amnésiques dans un hôpital. Ils sont tous deux poursuivis par un mystérieux.... homme en noir (les titres sont très explicites quant au contenu). Cette nouvelle est ma préférée, car sa construction est un petit modèle du genre !
Vous l’aurez compris, j’ai passé un très bon moment de lecture grâce à La main du Diable et autres contes macabres qui à défaut d’être original (ce qui d’ailleurs n’était pas son but) est un superbe hommage.
PS : A vos tablettes car ce livre n’existe qu’en numérique pour le moment, ce qui est un peu dommage vu la jolie couverture style giallo des années 1970 et la qualité des textes."

 

Critique IV
par Sébastien Tissandier

 

"Vous ne regarderez plus jamais les poupées de porcelaine qui décorent peut-être vos étagères de la même manière…"

 

"J’ai toujours aimé lire des histoires qui font peur, le soir. Mais souvent, j’ai été déçu, non pas par les récits eux-même, mais par l’absence d’immersion complète que ces histoires me procuraient.

Attiré par la magnifique couverture de cet ensemble de 3 nouvelles, je me suis lancé dans leur lecture au beau milieu d’une nuit. Dès les premiers paragraphes (je devrais plutôt dire dès les premières lignes), quelle ne fut pas ma surprise de me retrouver pleinement plongé dans le récit ! La magie du style d’écriture de Gaëlle Dupille venait d’opérer…

 

Ainsi, La main du diable raconte l’histoire d’un jeune homme, vivant à l’époque de la chasse aux sorcières, qui va succomber à son désir de vengeance, suite à la perte de sa femme, et pactiser avec le Diable. Outre l’immersion totale du lecteur dans ce récit, grâce à l’utilisation subtile par l’auteure d’un narrateur externe à l’histoire, faisant réellement de cette nouvelle un conte macabre, je me suis laissé piéger par la fluidité de l’histoire, au point de ne comprendre l’importance du titre « La main du diable« , que lorsque le Diable propose au protagoniste de se greffer une main démoniaque possédant des pouvoirs mystérieux ! Ce fut la première surprise agréable de cette nouvelle : quel lecteur n’attend pas d’un texte qu’il le surprenne avec un rebondissement qu’il n’avait pas anticipé ? Je suis de ceux-là.

Déjà conquis par cette subtilité, mon âme a chaviré lorsque, de nouveau piégé par l’histoire, je n’ai pas vu venir le lien entre sorcellerie et écriture ! En effet, quoi de mieux pour cette « main du diable » que de conférer à son possesseur le pouvoir de vie ou de mort au travers des récits écrits avec cette main ? Cette idée de la part de Gaëlle Dupille est très originale et simplement jubilatoire !

 

J’ai aussitôt enchaîné avec La poupée. Si je ne devais utiliser qu’un seul mot pour qualifié cette nouvelle, ce serait « terrifiant« . Des histoires de poupées maléfiques, possédées, nous en avons tous lues des tas. Mais le style d’écriture immersif pour le lecteur, la puissance des descriptions ainsi que le savant mélange surnaturel/réalisme (incontestablement la force de l’écriture de Gaëlle Dupille), m’ont littéralement livré à l’angoisse, puis à la terreur, occasionnant frissons et stress au fil de ma lecture. Maintes fois je me suis dit que je ne terminerai pas cette nouvelle terrifiante, mais à chaque fois j’ai poussé la lecture un peu plus loin, captivé par les événements qui arrivent à cette famille tout ce qu’il y a de plus banale… et qui pourraient nous arriver tant le réalisme fait froid dans le dos.

Vous ne regarderez plus jamais les poupées de porcelaine qui décorent peut-être vos étagères de la même manière…

 

Enfin, L’homme en noir révèle encore un peu plus le talent de Gaëlle Dupille, qui joue, avec une incroyable facilité, entre réalisme et folie. Jusqu’au bout de cette nouvelle je n’aurai pas su dire si les deux personnages principaux étaient atteints de démence ou si les événements qu’ils vivaient étaient réels mais que personne d’autre qu’eux ne les voyaient. J’ai adoré le lien subtile et habile fait entre le prologue et l’épilogue : une douche froide d’adrénaline m’a saisi lorsque ce lien m’est apparu. C’est lors de ces sensations procurées par la lecture d’un livre qu’on se prend conscience du talent de son auteur.

 

Vous êtes amateurs de contes terrifiants ? Vous aimez ces récits qui suggèrent silencieusement à votre âme que vous ne discernez plus la limite entre réalité et surnaturel ? Alors vous dévorerez comme moi « La main du diable et autres contes macabres » de Gaëlle Dupille, ce recueil de nouvelles qui fera resurgir des angoisses, depuis votre inconscient, lorsque vous aurez l’impression qu’on vous suit dans la rue ou que la peluche qui trône fièrement sur votre lit vous regarde de ses yeux dépourvus d’âme… ou pas…"

Critique V
par Frederic Livyns

 

 

"La main du diable et autres contes macabres est un recueil rassemblant trois nouvelles fantastiques. L’auteure a un style bien particulier au travers duquel on devine aisément qu’elle a grandi à l’ombre des classiques du fantastique et de la terreur. Les thèmes ? Un pacte avec le diable, une poupée maléfique et une présence mystérieuse qui vous traque. La main du diable met en scène un médecin britannique éploré par le décès de son épouse qui passera un pacte mystérieux avec Satan. Un conte bien noir, pas dépourvu de morale, avec des scènes bien écrites qui vous restent en mémoire.

La poupée nous livre les affres dans lesquels une paisible famille québécoise va plonger en découvrant ce terrifiant jouet. Vous pensiez que tout avait été dit avec Chucky, Dolls, Puppet Master ou encore le récent Annabelle ? L’auteure va vous prouver qu’il est encore possible de faire du neuf avec du vieux.

La dernière nouvelle, L’homme en noir, est celle dont s’inspire la superbe couverture de Laurent Emonet. Une nouvelle toute en atmosphère, oscillant entre paranoïa et terreur, au final aussi attendu qu’inattendu. Lisez la nouvelle, vous comprendrez ce que je veux dire. Le postulat de base de chaque nouvelle a beau être très classique, l’auteure parvient toujours à nous emmener sur un chemin différent de celui auquel on s’attendait. L’exercice est très peu aisé étant donné le nombre impressionnant de déclinaisons qui en a déjà été faite mais Gaëlle Dupille s’en sort à chaque fois haut la main. Un talent qui s’affirme d’œuvre en œuvre et que je lis toujours avec grand plaisir."

Critique VI
par Hinahon

 

"Les histoires s'appuient pas mal sur des classiques du genre mais justement remis au goût du jour."

 

"Ce recueil est pour moi une vraie réussite. Oui certains pourront dire que j'ai gâché ma critique en donnant trop vite mon avis... Mais si un avis se limitait à un « j'ai aimé » ou « je n'ai pas aimé » ce serait triste non ?
Donc oui c'est une réussite. L'auteur a un style qui m'a vraiment plu. Elle sait assez développer son histoire pour vous laisser comprendre certains points importants sans que cela ne gâche tout. Et pour moi cela est vraiment très bon signe ! Les histoires s'appuient pas mal sur des classiques du genre mais justement remis au goût du jour. Je pense franchement suivre le travail de cet auteur qui pour moi mérite d'être connue.

La main du diable :
Cette histoire est certes horrifique, mais elle est aussi très triste. On se retrouve au moment des procès pour sorcellerie. C'est l'histoire tragique d'un homme qui va tout perdre et qui va oser vendre son âme au diable pour assouvir sa vengeance.
J'ai aimé la construction de cette histoire. On commence par un petit peu d'histoire d'arrière plan. On apprend que les procès pour sorcellerie se succèdent et cela a une grande importance dans l'histoire. On apprend aussi qu'un homme par la passé a été victime de ce genre de procès. Cependant, par moment, la frontière entre victime et coupable est bien mince, et se sera le cas ici.
Notre homme va facilement passer du statut de victime à celui d'assassin pour en quelque sorte redevenir une victime à la fin.
Si le premier homme a utilisé les pouvoirs maléfiques à des fins presque triviales, le principal protagoniste nous fait nous interroger sur leur nécessité...
En effet, même si pactiser avec le Diable en personne et s'en servir pour se venger est répréhensible (et peu conseillé), l'auteur nous fait tellement nous attacher à son « héros » que j'en suis presque venue à comprendre l'action de l'homme. Et pour peu, à sa place, j'aurais fait la même chose.
L'auteur nous fait tellement nous attacher à cette famille (même si pourtant on ne la côtoie pas longtemps – ce qui montre la très bonne écriture de l'auteur selon moi) qu'on voudrait limite nous aussi nous venger. Cette histoire a aussi une partie morale.
L'homme, en se vendant au Diable, va perdre son âme et changer définitivement. La frontière est très mince entre le Bien et le Mal et l'auteur nous rappelle ici que l'on peut très vite basculer, et que même le plus respectable des hommes peut, sous certaines circonstances, lui aussi tomber.
J'ai aussi vraiment apprécié que l'histoire ne se termine qu'en partie à la fin. Cette fin reste ouverte et cela laisse planer cette atmosphère pesante, le mauvais côté étant que ça me donnerait envie de lire une suite qui n'existe pas forcément.
Cette nouvelle est pour moi une très belle réussite, accessible à la majorité grâce à son absence de gore (très peu de choses vraiment graphiques dans cette nouvelle, ou alors assez peu décrites pour vraiment choquer). Cette histoire n'est peu être pas horrifique, mais je pense que c'est ce qui pour moi, l'a rendu encore plus intéressante. L'horreur est présente, mais pas de façon brutale, amenée doucement, comme un voile de brouillard qui se déposera doucement sur le paysage. Et sur moi, ce genre de choses marche beaucoup plus que de me présenter des torrents de sang directement...


La poupée :
Voici un grand classique des histoires d'horreur... Une histoire avec une poupée ! Pour tous les gens qui comme moi « adorent » les histoires avec des poupées ou pantins maléfiques, vous adorerez cette histoire.J'ai vraiment une relation d'amour / haine avec ces poupées... Je les trouve terrifiantes (par exemple dans la saga Saw, à choisir, c'est encore la poupée sur son tricycle qui me fait le plus flipper...) et pourtant j'adore les histoires où elles apparaissent.
Et encore une fois, cette histoire ne m'a pas déçu. Certes, on s'attend parfois à ce qui va arriver, mais pas dans un sens négatif... D'habitude, on sent se qui va se passer et du coup cela gâche l'histoire. Pourtant ici, même si on est conscient de ce qu'il se passe, cela ne gâche rien. On attend toujours la suite car il y a un mystère qui flotte. On veut comprendre l'histoire de cette poupée. D'où vient elle, comment une « si belle poupée » (de part la description elle a l'air très belle en effet) peut être finalement aussi horrible. L'auteur a su m'emmener dans l'histoire. Je me suis attachée à la famille et donc j'ai suivi leurs mésaventures jusqu'à la fin. Tout au long de l'histoire, on est dans une atmosphère très glauque, et l'auteur arrive à jouer avec nos sentiments. En effet, il y a toujours une lueur d'espoir, qui est utilisée comme un clignotant. On la voit puis on la perd pour la revoir plus loin. Le fait que tout espoir n'est jamais vraiment perdu nous fait tenir jusqu'à la fin avec l'envie immense de savoir ce qu'il va finalement se passer.
Même si la fin semble assez fermée, je dois avouer que je ne serais pas surprise qu'elle ne soit pas vraiment terminée... En tout cas, à voir avec la dernière nouvelle mais pour l'instant, ce recueil me donne vraiment envie de suivre les travaux de cet auteur !

L'homme en noir :
Cette nouvelle est pour moi très bien écrite. Tout le long, l'auteur m'a amené à me poser beaucoup de questions... Dans cette nouvelle, la frontière entre le réel et le fantastique est très mince. On bascule de l'un à l'autre très souvent. On suit deux personnages qui sont perdus dans ce paradoxe. On les croit souvent aux portes de la folie. Tout le long, on retrouve la présence d'un mystérieux homme en noir. Même si je me suis vite douté de l'identité de cette personne, l'auteur a su apporter assez d'importance à l'histoire elle même pour que l'identité de cet homme en noir ne soit pas le seul intérêt. Bien au contraire. Même s'il reste le centre de l'histoire, j'ai été tellement captivée par ce qui arrivait aux deux personnages principaux que connaître l'identité de ce troisième protagoniste n'a rien gâché pour moi. Par contre, même si j'ai adoré l'histoire, je dois avouer que j'ai mis du temps à la lire. L'ambiance est assez pesante et donc j'ai eu besoin de faire des « breaks » dans ma lecture. Mais pour moi c'est vraiment un bon point, cela montre que l'auteur sait vraiment s'y prendre pour écrire ce genre de choses ! La fin est vraiment géniale ! Je ne peux pas vous en dévoiler trop, bien sur, mais même si vers la fin on commence à avoir une idée du point final, elle est très bien orchestrée. Tout trouve enfin un sens et pourtant.... pourtant, on reste avec la sensation bizarre que même si toute cette histoire est finie, il y a sans doute bien plus derrière tout ça ! Au final, je dois avouer que j'ai apprécié tous les personnages, et le personnage le plus sombre est sans doute pour moi le plus réussi. Présent juste assez, sans l'être trop pour gâcher son aura, il est très bien décrit, et pour moi, l'auteur a su lui donner une très grande dimension mystique qui continuera à vous hanter en partie même après la fin du recueil."

 

 

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