top of page
Critique I
par Bernard Viallet
via le galion des étoiles
 

"Deux pirates de l'espace, Bartolomé Ortigosa et son fidèle Lothor se sont emparés par ruse de « La Dame du vide », un énorme vaisseau spatial qui leur sert de cargo céleste. Ils convoient Noxius, un archonte aussi laid qu'inquiétant, accompagné de la dangereuse cohorte de ses adeptes, uniquement parce qu'ils espèrent être bien payés. Parvenus à leur destination, ces sectateurs du mal détruisent un gros bloc de cristal sacré pour en extraire une sorte de boule bizarre, la « Sphère des âmes », qu'ils veulent ramener avec eux. Estimant que cette tâche supplémentaire n'est pas prévue dans son contrat, Bartolomé tente de le renégocier. Mal lui en prend. Trahi par Lothor, il est immédiatement assassiné... Messire de Bérécie, un richissime marchand obèse menant une vie de larve, fait appel à la maison Ombrelame, spécialisée dans les assassinats en tous genres, pour qu'elle le débarrasse d'un concurrent déloyal. Zeïd, un tueur particulièrement efficace et dépourvu du moindre état d'âme, se voit confier cette mission délicate. le condamné devra être exécuté à l'arme blanche et en respectant des consignes très précises...
Etrange mixture composée d'intrigues, d'horreurs, de tueries et de monstruosités plus étranges ou plus repoussantes les unes que les autres, le Multivers d'Eric Avezance est une suite de mondes bizarroïdes, une sorte d'empire galactique incroyable qui s'étend sur plusieurs dimensions et se retrouve bouleversé de fond en comble par l'irruption de forces maléfiques sous la forme d'une secte obscure dont le pouvoir s'accroît à mesure qu'elle répand autour d'elle la souffrance, la mort et le chaos. Au confins de trois styles littéraires, la fantaisie, la science-fiction et l'horreur (on sent nettement l'influence des grands maîtres, Tolkien, Herbert et Lovecraft, entre autres) et s'inspirant d'histoires de samouraïs (le code de l'honneur des nobles du japon ancien est très présent) mais également de la mythologie (revisitée) et même de l'écologie, Eric Avezance nous propose une intrigue originale et qui tient bien la route. le fracas de batailles fort bien décrites, les innombrables péripéties d'une histoire qui relève de l'épopée fantastique maintiennent l'intérêt tout au long d'un ouvrage passionnant et de belle longueur (524 pages fort denses, mais jamais lassantes). Seule la fin ouverte déçoit un peu dans la mesure où elle laisse le lecteur sur sa faim. L'auteur a certainement prévu d'écrire une suite et sans doute plusieurs tomes pour compléter ses « Chroniques d'Outre-monde ». Cette manière de procéder qui cherche à fidéliser le lecteur en créant une addiction est en train de devenir la règle dans ce genre particulier. Doit-on le regretter ?
L'auteur dispose d'une très belle et très sombre imagination. Il sait embarquer son lecteur dans des mondes aussi étranges qu'inquiétants et en compagnie de personnages ou de monstres improbables et dérangeants. Cerise sur le gâteau, il possède surtout une fort belle plume et démontre de très réels talents de conteur. Il sait créer des décors et des atmosphères très SF/Fantaisie, dignes de ceux des plus grands, en usant et en abusant peut-être un peu de néologismes et autres inventions lexicales souvent poétiques. Quel film formidable pourrait tirer de ce texte un metteur en scène de talent comme Peter Jackson ! Seul petit reproche : quelques coquilles, heureusement assez peu nombreuses et quelques confusions de vocabulaire. (« Résonner » confondu plusieurs fois avec « raisonner »).
Conclusion : pour un coup d'essai (si c'est le cas), c'est un coup de maître ! Ecrivain talentueux et prometteur, Eric Avezance saura-t-il suffisamment se renouveler pour maintenir l'intérêt du lecteur sur une plus longue distance ? Arrivera-t-il à transformer l'essai ? Il faudra attendre (avec impatience) la suite de cette sombre et passionnante saga pour le savoir."

 

La fragile alliance qui unit les mondes du Centre est en grand péril. Dans toutes les dimensions du Multivers, des créatures monstrueuses et impitoyables apparaissent, déchaînant partout où elles passent leur redoutable bestialité.

Dans les lointaines contrées du Nadir, d’étranges nécromanciens vouant un sombre culte à une terrifiante entité mécanique, défient l’ordre établi par les chevaliers du Zénith et le conseil des êtres célestes d’Eden.

Au croisement de plusieurs genres tels la science-fiction, l’horreur et la fantasy, l’auteur a créé un univers d’une richesse fabuleuse et d’un intérêt sans faille, rien que pour les yeux des lecteurs.

 

Critique II
par Malka sur le forum Au coeur de l'imaginarium
 

"Le jardin des délices, premier roman d'Eric Avezance est difficile à classer. Entre SF et Fantasy, il fait parti de ces livres qui flirtent avec plusieurs genres, et c'est tant mieux, car cela le rend d'autant plus savoureux à lire. On retrouve des sujets chers à l'auteur tel que la mythologie, le japon féodal et la culture des samouraïs, mais aussi des pirates de l'espace et d'étranges mages maléfiques. Un cocktail assez détonnant et qui ne peut pas laisser indifférent.
Au début, j'ai eu un peu de mal à entrer dans le récit, et à accrocher au style de l'auteur très soutenu. Puis je me suis adaptée et la plume s'est fluidifiée, pour devenir très agréable à la lecture : riche et juste.

Les nombreux personnages, qui parsèment le récit dès le départ, n'aident pas à se plonger dedans, mais une fois qu'on a fait connaissance avec chacun d'entre-eux, on se surprend à dévorer les pages avec avidité. L'auteur sait nous les rendre attachants, en leur attribuant une personnalisation travaillée et variée. Il n'y a pas vraiment de héros principal dans cette histoire, tous ont leur rôle à jouer et l'auteur ne les épargne pas. En effet, il n'hésite pas à sacrifier ses personnages pour les besoins de l'intrigue : beaucoup disparaissent au fil des pages. Ils sont vite remplacés par d'autres, et on reste toujours dans la multitude. On tremble pour les uns et les autres, on espère retrouver nos personnages préférés dans les chapitres suivants. Dans l'ensemble, je n'ai pas été déçue.
Le plus de ce roman, c'est une agréable mixité avec des femmes aussi fortes que les hommes et occupant d'égales fonctions. Seul petit bémol, quand un personnage disparaît, un autre apparaît et correspond au même archétype : cela peut paraître un peu artificiel, mais j'avoue que ça ne m'a pas gênée à la lecture.

Ces nombreux personnages sous-entendent une multitude de sous-intrigues, chaque personnage étant impliqué dans sa propre histoire, dans ses propres objectifs et intérêts. Ces nombreuses sous-intrigues finissent par converger vers un seul but : la lutte contre les Nadirites. Ceux-ci possèdent un artefact puissant grâce auquel ils ont conquis le Multivers. Leur magie liée à la souffrance m'a bluffé par son originalité et son efficacité. L'auteur prend le temps de la développer et exploite judicieusement les possibilités de ses personnages et de ses mondes.
La seule résistance aux Nadirites se trouve dans le jardin des délices, qui va devenir le lieu de résistance et de convoitise.

Le Multivers proposé par Eric Avezance est décrit avec soin. On y trouve des mondes tellement différents, l'auteur s'y étant fait plaisir en créant des univers proches de ses intérêts, qu'on a du mal à comprendre ce qui peut les unifier. La mythologie de ses mondes n'en est pas moins passionnante et s'envole sous la plume de l'auteur, qui nous entraîne dans un voyage et dans des aventures captivantes. Le jardin des délices s'avère également soigneusement décrit. L'auteur détaille tant la faune et la flore, qu'on visualise sans mal les différents animaux, insectes, plantes. Une vraie merveille ! On se sent un peu comme dans le film « Avatar », mais le jardin des délices garde son originalité propre et nous fait rêver malgré sa dangerosité.

Le récit n'est pourtant pas seulement axé sur les paysages et l'auteur s'adapte pour nous livrer des moments contemplatifs, tout comme de nombreuses batailles et combats. L'action ne manque pas et les personnages font preuve d'un grand courage. L'attaque d'un vaisseau par un leviathan en est un bon exemple. Un passage assez extraordinaire à lire !
Eric Avezance assume pleinement ses influences, se fait plaisir et fait plaisir au lecteur. J'ai lu de très bons passages proches de la SF, d'autres de fantasy, de fantastique, d'horreur. Même la romance se coule dans le récit avec naturel, sans l'alourdir et sans jamais tomber dans le niais, malgré la rapidité des relations mises en place. J'ai perçu également des influences mangas avec des chevaliers du Zenith au corps constitué d'une armure de métal, des exosquelettes...En bref, un mix des genres que j'ai adoré au final.

En conclusion, même s'il faut s'accrocher pour entrer dans l'histoire, je me suis retrouvée totalement captivée. Une excellente lecture et un gros coup de cœur.

(PS : Si j'ai bien compris, il s'agit d'un premier tome, il y aura donc un deuxième tome ? * attend la réponse pleine d'espoir*)"

 

bottom of page