Le soir du réveillon de Noël, tout est calme dans le manoir de Falmacres.
Devenu vieux, Charles Gunst est le seul à se souvenir des évènements tragiques qui ont secoué sa famille bien des années auparavant.
Le secret tapi au fond du puits est toujours vivace et il réclame son dû. Or, Charles a toujours été un homme de parole.
Entre émotion et horreur, entre fantastique et légendes oubliées, nombreux sont les chemins empruntés par Jérémy Semet pour nous faire ressentir des frissons de peur et d’angoisse ; mais à tous les coups, les voies sont toutes tracées.
Critique I
par Malka
"Un home de parole se présente comme un conte de noël plutôt sombre. Un vieil homme retrouve par hasard un costume de Noël, alors qu’il cherche des décorations de Noël dans sa cave. Il a promis à sa femme défunte de décorer le salon pour les fêtes de fin d’année. Seulement, cette promesse n‘est pas la première qu’il ait faite et ce costume de père Noël lui rappelle cruellement, celle qu’il n’a que partiellement tenue lors de son enfance, celle qu’il a faite à une étrange créature cyclopéenne.
S’il a tenu une partie de cette promesse en livrant son oncle à la créature, il renonce à la tenir entièrement, car elle demande un autre sacrifice qu'il lui est impossible à faire.
La disparition inexpliquée de son oncle a lancé un froid sur les fêtes de fin d’année qui ont suivi. Elles ne sont plus fêtées. L’enfant, puis l’homme ont dû faire face à leur acte et à la parole non tenue, au remord et à l’angoisse aussi. Pourtant le vieil homme qui n’a plus rien à perdre décide de réponde au message lancé, quand il retrouve le costume, puis les lunettes de son oncle. Il est le seul à savoir ce qu’il est advenu de lui, et le seul que la créature ait appelé « Charlie aux doigts de fée ».
La nouvelle est écrite dans un style fluide et riche, agréable à la lecture. L’atmosphère de plus en plus lugubre et angoissante est palpable au fur à mesure que le lecteur avance dans la nouvelle et également très bien construite pour décrire l’avancée de l’enfant perdu dans un puits et face à la créature que l’on visualise sans mal.
Si la nouvelle prend des allures de conte, il n’y pas de morale à cette histoire. La fin semble logique, même si elle ne s’impose que progressivement au lecteur. Il s’agit donc d’une mésaventure contée avec une plume soutenue, qu’on lit avec un léger frisson, mais sans vraiment s’impliquer non plus. La nouvelle fort bien écrite ne permet pourtant pas l’immersion. Le narrateur peine un peu à emmener le lecteur dans son histoire, à canaliser pleinement son attention, à attirer sa sympathie.
En conclusion : j’ai eu du mal à me plonger pleinement dans la nouvelle, malgré une belle plume pour la conter. Je lirais bien un autre écrit de l’auteur à l’occasion pour me forger une impression plus approfondie de ses écrits."