Critique 1
par Chaperon rouge
"Une écriture sensible et à fleur de peau, une écriture de femme, et pour moi tout simplement une écriture prometteuse et pleine de talent."
"Vous venez sans doute de lire il ya quelques jours la chronique fort élogieuse du Cimmérien sur le recueil "La Petite Boutique des Horreurs" de Nolween Eawy. Me voici donc aujourd'hui à mon tour avec le premier recueil de cette même auteure, "Les Enfants de l'Ombre". Et ne comptez pas sur moi pour en dire du mal, je ne vais que pouvoir unir ma voix à celle du Cimmérien pour vous inviter à découvrir la plume troublante de Nolween Eawy et à pénétrer à votre tour dans son univers dérangent et fascinant, un monde où nos peurs et nos angoisses prennent vie et où les enfants sont les premières victimes d'un monde qui part à la dérive, où les monstres tapis sous le lit ou dans le placard existent réellement et où les monstres font aussi partis du quotidien, de la famille, des amis...
Comme le dit l'auteure en quatrième de couverture, "Le monde est terrifiant" et c'est dans ce monde bien trop souvent injuste qu'il faut lâcher nos enfants, sans qu'ils ne soient prêts à l'affronter (l'est-on jamais?) ou peut-être surtout sans que nous même ne soyons prêts à les voir l'affronter... Maltraitance, pédophilie, cruautés entre enfants, terreurs nocturnes et adolescents manipulateurs, Nolween Eawy brosse un portrait sans pitié et sans fard de notre société et du sort qu'elle réserve à ses petits. Mais très souvent c'est par le filtre du fantastique et de l'horreur que l'auteure nous parle de ces drames, de ces vies brisées.
Un ours en peluche pleurant des larmes de sang en couverture, je crois qu'il n’y avait pas de plus belle image possible pour illustrer ce recueil qui sait parler directement à la conscience du lecteur, qui le prend au tripes pour ne plus le lâcher. L'ourson fait d'ailleurs référence à la première et excellente nouvelle, "Page Blanche", nous relatant le combat d'une fillette assaillie par les ombres. Celle-ci fait échos à deux autres textes, "Doppleganger" pour la catharsis et le besoin vital de l'écriture et "Brume" pour ces enfants emportées par les ombres maléfiques. "Brume" est d'ailleurs un texte superbe, on sent ici tout l'amour d'une mère pour ses enfants et l'importance du rituel du coucher. Faire une nouvelle aussi sombre et dérangeante d'un instant normalement tendre et plein d'amour a quelque chose de profondément perturbant, mais en même temps le tour de force est réussi et cette nouvelle m'a un peu fait penser au petit garçon du très beau "Faërie" de Raymond R. Feist.
Mais Nolween Eawy va aussi nous parler d'amour entre deux adolescentes et de trahison, d'amitiés que l'on croyait indestructibles, de vengeance au nom d'une enfance bafouée et souillée, d'autisme et d'enfants aux pouvoir mystérieux se déchainant à la vue du clown, figure aussi tragique qu'horrifique. La Nouvelle "Psychose" qui clôt le recueil est d'ailleurs un pur bijou, à la fois psychologique dans l'éclatement d'une famille auprès d'une enfant autiste que fantastique, et très bien menée. Chaque texte est à découvrir et fait preuve d'une belle maîtrise, d'un bien joli talent.
Alors oui, "Les enfants de l'Ombre" n'est paru chez aucun éditeur connu, il n'est pas disponible en librairie et sort un peu du circuit classique de l'édition. Mais je peux vous assurer que vous ne regretterez pas la démarche de passer par le site internet de l'auteur pour vous procurer ses livres car même si Nolween Eawy s'auto-publie, elle a tout d'une grande ! Il faut souligner aussi la qualité de son travail pour de l'auto-édition car il n'y a quasi pas de coquille, les livres sont soignés et l'écriture est belle, fluide, viscérale par instant. Quand aux nouvelles en elles-mêmes, elles sont très très bonnes pour ne pas dire excellentes pour la plupart. J'ai beaucoup aimé l'idée de ce recueil sur les horreurs infligées à l'enfance, le symbole même de l'innocence bafouée. Et non, ce recueil ne sombre pas dans la facilité de la moralité, hormis sur un deux points. Cela va beaucoup plus loin que cela et je suis persuadée que "les enfants de l'Ombre" ne vous laisseront pas de marbre. Car en exorcisant ses angoisses sur la page blanche, Nolween Eawy met aussi les nôtres à nu, les exhibe, les malmène et les violente. Une écriture sensible et à fleur de peau, une écriture de femme, et pour moi tout simplement une écriture prometteuse et pleine de talent."
Note : 8/10
Notre monde est terrifiant. Tous les jours, des milliers d'enfants sont les victimes innocentes des déviances, des psychoses de nos sociétés.
Toutes les nouvelles, dramatiques ou fantastiques, contenues dans ce recueil sont issues des rêves de l’auteure et plus particulièrement de ses nombreuses phobies, mais elles se nourrissent de faits divers, d’horreurs quotidiennes infligées à l’innocence même de notre société…
Après avoir découvert « Miss Fairchild » de Nolween Eawy, tentez d’entrer au plus profond de son esprit avec ces « Enfants de l’ombre », mais arriverez-vous à en ressortir ?
Critique II
par Coeur de chêne
"Les univers proches du cauchemar choquent par le fait que les héros / victimes sont des enfants ce qui rend chaque nouvelle terrible."
"Ils ont en commun d'être jeunes. Tous des enfants. Filles ou garçons. Tous ont été les vecteurs ou les victimes de forces obscures, propres à notre société, celles que nous autres, hommes du XXIème siècle, avons créé.
Ces enfants là sont les enfants de l'Ombre, et voici leur histoire... Publié à compte d'auteur par une toute jeune écrivain, Les Enfants de l'Ombre est un recueil de nouvelles prenant comme personnages principaux des enfants entre 6 et 15 ans. Chaque nouvelle est prétexte à une réflexion sur notre société et les travers qu'elle génère.
Ceux avec lesquels nos enfants devront composer une fois en âge de les comprendre. Ceux avec lesquels ils vont devoir vivre car ils n'en ont pas le choix.
Excès en tout genre, viols, abus, mensonges, violence, meurtre... Voici pèle-mêle la liste de ce que l'être humain est capable d'infliger à sa progéniture. Et celle-ci le lui rend bien, dans la candeur de son innocence.
Ainsi, à travers dix histoires, Nolween Eawy nous fais faire le tour du charnier qu'est notre monde, le futur de nos enfants. A la fois victimes et bourreaux, nous voyons par les yeux de chacun puisque les histoires sont toutes écrites à la première personne et assistons impuissants aux atrocités dépeintes.
J'ai particulièrement apprécié les nouvelles :
Brume où deux sœurs tremblent de peur alors que leur mère laisse le rituel de « mise au lit » inachevé pour répondre au téléphone.
Miss Fairchild où ce qu'il se passe dans les pensions de jeunes filles et que l'on ne soupçonne pas.
Obsession qui m'a beaucoup fait penser au film Sex Intention mais en plus cruel.
Bille de Clown, c'est vrai que les clowns font peur...
et enfin la nouvelle en bonus qui clôt le recueil : Psychose, dont l'héroïne est une jeune autiste.
L'écriture est agréable et fluide. Les univers proches du cauchemar choquent par le fait que les héros / victimes sont des enfants ce qui rend chaque nouvelle terrible.
Cependant, j'ai eu quelques problèmes pour me faire au vocabulaire employé. En effet, si chaque fois le lecteur voit par les yeux des enfants, bien souvent les mots utilisés sont ceux d'adultes et il m'a manqué une certaine crédibilité à ce niveau.
De la même manière, certaines nouvelles (Plume Sanglante par exemple) sont remplies de coquilles et d'erreurs typographiques. C'est très gênant pour la lecture et la concentration.
Pourtant, l'ensemble est agréable à lire, certaines nouvelles se savourent (particulièrement Psychose) et le recueil est un bel ouvrage. D'ailleurs, la couverture m'a énormément plu.
Un ouvrage à découvrir, une jeune auteur à suivre."
Critique III
par Allan
"Nolween a fait le choix pour ce premier recueil de l’auto-edition et prouve – ce n’est pas le première et j’espère que ce ne sera pas non plus la dernière fois – qu’il est possible de publier à travers ce biais des livres de qualité tant au niveau contenu que du contenant.
Je vais commencer par aborder la forme : le format poche est un choix judicieux et bien trop souvent boudés par l’auto-edition et montre une forme d’humilité de son auteur, humilité qui est d’ailleurs confirmée par les échanges de mails que nous avons pu avoir ;). Le choix de la mise en page et de la couverture, font que l’objet est esthétiquement beau ce qui n’est pas à négliger.
Maintenant sur le contenu, comme le titre le laisse par ailleurs supposé, les nouvelles sont axés sur des enfants, à différents âges mais toujours confrontés à des situations qui les posera soit en victimes (dans la plupart des cas) soit en bourreau. Elles sont variées et ne sont pas toutes dans le domaine fantastique.
On devinera aisément le fait que l’auteur est une mère de famille : chacune des nouvelles suinte des craintes d’une mère par rapport au danger que pourrait rencontrer son enfant et n’en déplaise à certain, l’histoire ne se finit pas forcément bien.
Il y a dans les récits de Nolween un plaisir omniprésent et le seul reproche que je pourrais apporter concerne le fait qu’elle n’ose pas… Pour quelle raison ? Probablement de peur de choquer certains de ces lecteurs ou alors elle n’ose pas envisager le pire dans toute son horreur, peut-être encore son instinct maternel qui lui fait protéger ses créations. Le fait est là, le seul tort de Nolween est de ne pas être plus « dure »… Cela confère dans le même temps, une retenue à ses nouvelles qui n’est pas dénué de charme.
Nolween annonce un prochain recueil probablement pour la fin d’année et au vu de ce premier recueil, je classe cette annonce dans la rubrique des bonnes nouvelles
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La page blanche : Assise dans sa chambre, elle se rend compte que tout ces bruits qu’elle aime tant lui sont retirés.
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La Brume : Quand les deux sŒurs ont entendu le téléphone sonner et leur mère répondre alors qu’il était l’heure de l’histoire-d’avant-dormir, elles ont immédiatement compris qu’un malheur se préparait.
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Miss Fairchild : Lorqu’à Elwood, la famille d’Emma disparaît dans de tragiques évènements, cette dernière se verra confier à la garde de sa tante qui l’abandonnera à Miss Fairchild.
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L’Obsession : La rentrée scolaire est la chose la plus horrible pour cette élève qui ne verra sa bonne humeur revenir que par l’arrivée d’une amie pour laquelle elle voue des sentiments amoureux.
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Miroir : Une jeune fille de treize ans et demi amoureuse d’un homme de trente-ans ? Cette situation ne peut bien entendu finir que par un drame.
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Bille de clown : Voici un anniversaire qui doit être le plus merveilleux dans cette famille où certains dons « magiques » sont présents.
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Doopleganger : Une patiente internée reçoit la visite d’un homme la poussant à se venger.
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La nuit nous appartient : La vie d’un groupe de jeunes va basculer avec l’arrivée d’un nouveau membre.
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Plume sanglante : L’hérédité ne fait pas tout et il est parfois difficile de trouver sa voie.
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Alessa : Le pêché est partout et peu nombreux sont les émissaires envoyés pour sauver les âmes en péril.
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Psychose : Anna est une autiste et malgré toute la bonne volonté de son père, la situation ne s’améliore pas… et la venue d’un autre enfant pousse la famille à mettre la jeune fille dans un centre adapté. Une visite au musée la sortira de sa maladie mais à quel prix.
Ce monde est terrifiant. Tous les jours, des milliers d’enfants sont les victimes innocentes des déviances, des psychoses de nos sociétés. Je tremble de savoir qu’il me faudra un jour « lâcher » mes enfants dans cette vaste jungle pleine de prédateurs sadiques et pervers.
Toutes les nouvelles, dramatiques ou fantastiques, contenues dans ce recueil sont issues de mon cerveau dérangé, de mes rêves et particulièrement de mes nombreuses phobies, mais elles se nourrissent des faits divers, des horreurs quotidiennes infligées à l’innocence même de notre société … Ces « Enfants de l’Ombre »."
Critique IV
par Ce que je lis
"Les enfants de l'Ombre est la première oeuvre de Nolween Eawy.
Je ne suis pas trop Thriller et bien j'ai adoré. L'écriture est fluide. Les personnages nous ramènent vers nos propres peurs d'enfants ou celle que nous pouvons avoir adulte envers nos enfants. Nolween aborde des sujets tels que la pédophilie, la folie, les cauchemars, les disparitions... Je vous conseille cette lecture, et il faut encourager les jeunes auteurs surtout quand la plume est belle."